jeudi 17 mars 2016

La longue et difficile frontière entre l'Afrique du Sud et le Zimbabwe


Salut!

5eme jour en Afrique, on quitte le parc Kruger et on se dirige vers la frontière entre l'Afrique du sud et le Zimbabwe. Ce qu'on pensait être une journée de route comme les autres se transforme en épreuve des plus difficiles.

La route est longue pour se rendre à Beitbridge, on se perd un peu, mais on fini par y arriver en début d'après-midi.  Notre joie d'être arrivé ne durera pas longtemps, on se rend compte qu'on n'est pas les seuls à vouloir passer la douane cette journée-là, mais plutôt des centaines de personnes et comme elles, on devra faire la queue en plein cagnard et attendre notre tour. Nous sommes entassés les uns sur les autres, personne ne peux nous renseigner, on ne sait même pas si on est dans la bonne file, on se sent seuls, pour la première fois de notre vie c'est nous la minorité visible, on est les seuls blancs et les seuls touristes dans la queue, cool!

Malgré l'inconfort total de cette situation et les nombreux soupirs de découragement, on reste à notre place et on avance jusqu'au douanier (qu'on ne pensait jamais voir) et on obtient notre tampon de sortie. On retourne chercher l'auto et on avance au poste de police pour montrer nos papiers d'auto.  Beaucoup de papiers sont nécessaires pour traverser les frontières avec une voiture, on pensait les avoir tous, « il vous manque un papier de la voiture, vous ne pouvez pas quitter le pays » nous dit le policier. QUOI!!?? Merci à la compagnie de location de nous avoir laisser la voiture sans ses papiers! On doit donc les appeler et leur demander de nous faxer le papier en question. On attend une heure assis sur le trottoir à se demander qu'est-ce qu'on fait en Afrique, pourquoi tout est compliqué et long, ça sert à rien d'organiser un voyage ici parce que ça se passe jamais comme prévu....bref le moral est bas. Mais, avec l'aide du policier, le papier fini par arriver, on doit le payer pour avoir utiliser son téléphone et on s'en va......jusqu'aux prochaines douanes!

Côté Zimbabwe, c'est pire! À peine arrivé au parking de la douane, nous sommes assaillis par des jeunes qui veulent surveiller notre auto, nous sommes entourés par plusieurs personnes, ça fait peur. On sort de l'auto le plus vite possible et on marche tout aussi rapidement jusqu'au bureau, un grand homme portant une chemise blanche nous accompagne et nous dis de ne parler à personne, il va nous aider. Sur une affiche collée au mur, sont inscrites les 7 étapes pour passer la douane. Il faut payer pour le pont, payer pour les routes, payer notre visa, payer une assurance pour la voiture, payer la taxe carbone, obtenir le tampon de la police et faire inspecter notre voiture. Tout ça doit être fait dans le bon ordre, chaque paiement est fait à un bureau différent, on accumule plein de papiers précieux qu'il ne faut pas perdre, mais on ne fait presque pas la queue car la plupart des gens qui traversent la douane n'ont pas de voiture et n'ont donc pas à payer tout ça.  Après avoir franchi les premières étapes avec l'aide de cet homme mystérieux, il nous demande de lui donner les papiers de la voiture pour pouvoir passer l'étape suivante, l'achat d'une assurance (même si la voiture est déjà assurée!?), c'est à ce moment-là que la panique monte et qu'on lui dit de nous laisser tranquille, qu'on va continuer sans lui. On recommence du début, puis on demande de l'aide à un douanier, mais on a l'impression qu'il est aussi peu fiable que tous les autres, on fini quand même par acheter cette maudite assurance à un gars qui pue l'alcool.......Ahhhhhhhh!!! Je veux partir d'ici!!!! (dans ma tête)

C'est avec beaucoup de stress et de peur qu'on arrive aux 2 dernières étapes: la police et l'inspection.  On doit se rendre derrière l'un des bâtiments pour trouver le poste de police, on ouvre la porte, deux hommes assez jeunes et habillés normalement nous disent d'entrer. La pièce est petite et sombre, il n'y a qu'une table, quelques documents et deux chaises, on se sent piégé, on s'imagine les pires scénarios, l'endroit ne ressemble pas à un poste de police et eux n'ont pas l'air à des policiers, qu'est-ce qu'on fout là?  Avec la voie tremblante, on demande si on est au bon endroit, « Yes», voici votre tampon, ciao bye! Hein?!! Ça c'était l'étape la plus rapide à passer et oui, c'était bien la police.

On doit rechercher l'auto pour l'inspection, avec le temps qui s'était écoulé, on pensait que les petits jeunes nous auraient soit oubliés, soit déjà démolis notre voiture pour voler ce qu'il y avait dedans, mais non, aucune de ces réponses.  On est suivi jusqu'au parking par plusieurs jeunes qui nous demandent de l'argent, ils insistent beaucoup, c'est difficile d'avancer jusqu'à l'auto, on est intimidé. Une fois dans l'auto, les portes verrouillés, il y en a qui se mettent devant nous pour pas qu'on avance, ils nous menacent, nous font des gestes agressifs, ça fait vraiment peur. On roule une minute, puis on doit ressortir de l'auto et attendre notre tour pour l'inspection. Il n'y a qu'un seul agent en charge, il porte un dossard orange, mais tout le monde autour de nous s'improvise douanier et nous demande d'ouvrir les portes de la voiture. C'est le chaos, les gens se bousculent autour de nous, essayent de regarder à travers les vitres du 4x4, nous demandent de l'argent, c'est l'enfer, on n'en peut plus... J'essaie de rester calme pendant que PO est parti chercher le responsable de l'inspection, une chance qu'il revient vite avec lui. On doit lui montrer qu'est-ce qu'il y a dans l'auto: du matériel de camping, des gros sacs à dos de voyage, des vêtements sports, plein de bouffe... c'est vraiment gênant d'ouvrir les portes du 4x4 devant tout ces gens pauvres qui nous regardent.

On est soulagé de regagner place dans la voiture, on est libre, enfin!!!! Le soleil se couche, on reprend la route, il y a des gens qui courent à côté de notre voiture et qui crient en nous faisant des grands signes. On comprend rien, qu'est-ce qu'ils nous veulent encore! On s'arrête, PO baisse sa vitre, quelques personnes s'agglutinent autour de l'auto et veulent nous vendre des stickers, c'est quoi ça??? On n'en veut pas! On s'en va! Ouf!

Plus de 5 heures pour passer la douane, on est épuisé, surtout mentalement. La route qu'on avait prévu de faire est remise au lendemain et on doit vite se trouver un hôtel parce que la nuit tombe. Quelle journée de fou! Aux voyageurs, on déconseille fortement de passer par Beitbridge, c'est d'ailleurs ce qu'essayait de nous dire notre GPS, mais on pensait qu'il se trompait en nous faisant faire un grand détour par le Botswana! Passez plutôt par le grand détour, ça vous fera gagner du temps! On a su plus tard que le poste frontalier de Beitbridge est le plus occupé de toute l'Afrique australe. Beaucoup de Zimbabwéens vont en Afrique du Sud pour faire des achats dans les duty-free puisque leur dollar américain est plus avantageux que le Rand sud-africain, ce qui crée un afflux constant à la frontière.

On vous laisse sur quelques photos des douanes trouvées sur internet.

La prochaine fois, on vous parle du bon côté du Zimbabwe, pays qu'on a adoré malgré des débuts effrayants. À plus!

Noémie et PO












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